Samedi 12 Mars 2022 :
Assemblée générale de l'association, suivie d'une conférence donnée par Christian Jean Dubois, architecte et archéologue, sur la Villa Maritima de la Madrague de Saint-Cyr
LA CADIÈRE PENDANT LES GUERRES DE RELIGION (1562 – 1596)
Les guerres de Religion sont une série de huit conflits qui ont ravagé le royaume de France dans la seconde moitié du XVIe siècle, et où se sont opposés catholiques et protestants (appelés aussi "huguenots"). La "Ligue" regroupait les catholiques mais était divisée dans notre Provence en deux groupe, les Carcistes, catholiques intransigeants et partisans du grand sénéchal de Provence, le comte de Carcès, Jean de Pontevès, et les Razats, partisans de la tolérance religieuse, rangés du côté du maréchal de Retz. Ces deux partis ravagèrent la Provence, brûlant nombre de communes et saccageant les campagnes. À l'opposé, les protestants, sous la conduite de François de Bonne, duc de Lesdiguières, maréchal et connétable de France, descendu de son Dauphiné natal, attaquèrent les partisans de la Ligue. La Cadière, restée ligueuse, n'échappa pas au désastre. C'est le capitaine Boyer, d'Ollioules, qui fut chargé de la besogne : le village fut bombardé dès le 3 juillet 1592 depuis les hauteurs du Moutin, où des canons avaient été apportés de Toulon. Le 5 juillet, le village se rendit et des otages furent désignés en garantie de la forte rançon demandée par les huguenots. Boyer, devenu capitaine d'une compagnie de chevau-légers et colonel d'un régiment d'infanterie, fut nommé gouverneur de la Cadière aux frais de la communauté. Puis le roi donna l'ordre à Boyer d'édifier sur la motte de Bandol un château et des fortifications solides afin de s'opposer si le besoin s'en faisait sentir, à une flotte espagnole qui croisait dans les environs ; il lui donna en fief ce château et l'en nomma gouverneur avec traitement approprié. L'époque de la Ligue plongea la Cadière dans un état si lamentable, qu'elle n'a jamais pu s'en relever entièrement. Seuls quelques seigneurs purent le faire, certains par fortune de guerre (Boyer en est le plus typique exemple), d'autres par habileté politique, d'autres enfin, et ils sont nombreux, par la générosité (?) qui les poussa à prêter à la communauté des sommes importantes dont ils savaient faire composer les intérêts (jamais très bas). Nous vous proposons ci-après un extrait du Journal des guerres faites de 1585 à 1597 par M. Des Diguieres, écrit par Soffrey de Calignon, secrétaire et compagnon d'armes de Lesdiguières, et faisant mention des combats à la Cadière, la Ciotat, Ceyreste, Cassis, Roquefort.

Juillet 1592
Le premier juillet à Oliolles
La Cadière assiégée - Le IIIeme (3 juillet) au Camp devant la Cadière
Le IIII eme (4 juillet) fut batue de Cent canonades se rend a composition Et fut la
Ville conservée sans aucun ravage moyennant 15 000 livres tournois [soit 5000 écus] que les habitants
Ont donnés pour les frais de l’armée./
Le V eme (5 juillet) sortent cinquante harquebusiers avec leurs armes, ardes et bagages
Qui leur furent donnés de grâce spécialle, Le chatelet réduit aussi
Et reçu à composition moyennant trois mil écus [soit 9000 livres tournois] qu'il versa
Le même jour la Ciutad Cereste Cassis, Signes, Roquefort furent
réduits à l’obéissance du Roi Lesdits lieux de la Ciotat et Cereste par la
négociation des députés de Marseille qui donnèrent pour eux vingt mil Ecus.
Le VII eme (7 juillet) du Camp à Oliolles.