PÉRIODE NÉOLITHIQUE
Époque Celtique
Un assez grand nombre de haches et de pointes de flèches en silex taillé, ont été trouvées dans les bois de la Cadière[1].
Époque Ligurienne
Un grand tumulus non exploré a été remarqué entre la Cadière et l'ancien village de Ceyreste[2].
PÉRIODE GALLO-ROMAINE
Mégalithe
Les pierres connues sous le nom de mégalithe de la Cadière, sont encastrées à l'angle d'un mur de clôture situé au-dessous et au nord du village. Ce sont les restes d'un monument très ancien dont on ignore l'usage et la destination. Elles sont situées à 1 kilomètre environ du tombeau nommé les Belles Pierres, mais elles ont pu être apportées là de beaucoup plus loin. Cette mégalithe se compose de quatre pierres rectangulaires d'assez grandes dimensions, environ 1,20 m de long, 0,80 m de large et 0,35 m d'épaisseur. Ces pierres sont mal équarries et grossièrement creusées en forme de cuvettes doubles et inégales. La taille archaïque de ces quatre blocs de calcaire a fait supposer qu'ils appartenaient à une haute antiquité. Malgré leur rusticité, ces pierres ne nous paraissent pas remonter aussi loin. Elles ont été retirées du sol avec d'autres débris gallo-romains, tout près du lieu où elles sont placées, et nous ne pensons pas qu'elles soient antérieures à l'occupation romaine.
Mausolée
Marin[3] parle d'une construction antique située près de la Cadière et à deux lieues de Tauroentum. « Il existe, dit-il, un monument antique que j'ai cru devoir visiter et décrire, parce que je doute que personne n'en ait parlé avant moi. On l'appelle dans le pays, les Belles Pierres, pour la raison qu'il est composé de grosses pierres froides qu'on enlève successivement pour les employer à différents usages. C'est un tombeau romain. » Après avoir fait la description de ce monument, il ajoute « La personne qui reposait dans ce mausolée, n'avait pas seule terminée sa vie dans ce lieu. Les travaux de défrichements ont découvert autour de l'édifice, et dans toute cette plaine, une quantité immense d'ossements, un très grand nombre de tombeaux en briques, quelques-uns de pierre et beaucoup de vases cinéraires. » Ces dernières lignes ne laissent aucun doute sur la destination du lieu. C'était bien là une nécropole, un long cimetière, avec ses tombeaux riches ou modestes, rangés des deux côtés d'une route, comme il était d'usage chez les Romains, et non pas comme on l'a cru, l'emplacement d'un ancien champ de bataille où il eut été difficile d'enterrer un très grand nombre de mort, chacun dans un tombeau de brique ou de pierre.
Ce mausolée, édifié en pierres de grand appareil, avait la forme d'un parallélépipède rectangle de 6,33 m de long, 5,49 m de large et 3,33 m de haut. Les murs dont un seul bloc formait l'épaisseur étaient composés de gros parpaings, ayant de 1 m à 1,32 m de longueur, unis sans ciment, et terminés par des mêmes pierres taillées en demi-cercle. Les murs polis en dehors, étaient bruts en dedans ce qui prouve que le monument était fermé.
Ce tombeau remarquable était situé au quartier rural de Peïneuf, point culminant qui sépare la vallée de Saint-Côme et le bassin des Paluds de la Cadière. Ce monument dont la forme a été restitué par M. l'architecte Levenq, sur les dimensions qui nous ont été conservées par Marin, n'existe plus aujourd'hui, il a été vendu vers la fin du XVIIIe siècle, au prix de 150 francs, et les pierres provenant de sa démolition ont servi à construire un moulin à huile au Beausset.
« Si l'inscription gravée sur la pierre du milieu, dit Marin, où l'on voit le cadre qui la renfermait, et quelques ornements subsistaient encore, ou qu'elle eut été copiée, elle nous aurait appris quel était le personnage considérable qu'on y avait enfermé. »
Parmi les ornements décorant ce tombeau se trouvait un bas-relief représentant un lion couché. Transporté au Beausset avec les autres pierres, il est appliqué aujourd'hui sur la façade d'un moulin à huile de la rue Chanzy.
En défonçant les terres marécageuses des Paluds, on a trouvé des tombeaux construits en briques plates à rebords ; des vases et des lampes sépulcrales en terre cuite ; des fragments d'inscriptions latines et beaucoup de médailles romaines.
À l'ancienne fontaine de Saint-Jean-Baptiste, qui coule tout près de la chapelle du même nom, à quatre mètres en contre-bas du sol actuel, on trouve fréquemment des traces de l'occupation romaine. En 1866, on découvrit plusieurs tombeaux en briques à rebords, une grande jarre en terre cuite de la contenance d'environ 70 litres et plusieurs petits flacons en terre jaunâtre peu cuite, à panse effilée, de 15 à 16 centimètres de long, du type si commun sur la plage du Brusq.
La fontaine de Saint-Jean-Baptiste est alimentée par un aqueduc romain construit en pierres calcaires de petit appareil et voûté en berceau, qui amène les eaux de la source du Défends dans un vaste réservoir fermé par un mur. De là, l'eau coule dans un bassin extérieur par la bouche de quatre mascarons grossièrement sculptés.
Feu M. Lieutaud de la Cadière, avait recueilli et conservait précieusement dans sa propriété du Moutin, où nous l'avons vue, une jolie collection de monnaies et de poteries trouvées autour de cette fontaine.
Près du Moutin, il avait trouvé deux urnes en pierre dure, deux médailles en argent, une de Trajan et l'autre de Nerva, un cachet pour marquer les poteries portant l'inscription Q. AQVINI. SATVRNI, et un fragment de marbre sur lequel on voit un chien et un panier.
Enfin, au quartier des Campanes on a découvert en 1861, quarante as romains enfouis dans la terre. En 1863, on a trouvé à Pibarhon une médaille en or de Gallien et une médaille en argent d'Auguste ; et on a ramassé à différentes époques, des monnaies du Haut et du Bas-empire dans la vallée de Saint Côme.
[1] Magl. Giraud. Répertoire archéologique du Canton du Beausset.
[2] Carte archéologique du Var, p. 13.
[3] Marin. Mémoire sur l'ancienne ville de Tauroentum. p. 56.

Les fouilles de Toroentum en 1900