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Jean CROTTI (1876-1958), peintre et lithographe

Jean Crotti nait le 24 avril 1878 à Bulle, dans le Canton de Fribourg, en Suisse Romande. Il entre en 1890 comme apprenti dans l’entreprise de peinture en bâtiment de son père. C’est en 1901 qu’il part à Paris pour poursuivre des études d’art et s’installe à Montmartre. Jusqu’en 1904, sa peinture est proche du néo-impressionnisme. En 1908, Jean Crotti est reçu au Salon des Indépendants et y vend sa première toile. Il devient sociétaire dès l’année suivante et le restera jusqu’en 1942.

A partir de 1910, il fréquente les artistes du groupe de Puteaux, à l’instar de Jacques Villon, Marcel Duchamp, Raymond Duchamp-Villon, Albert Gleizes, Francis Picabia…Son style est alors proche de l’Orphisme de Robert Delaunay.

En 1915, il embarque pour les États-Unis et s’installe à New York alors en pleine effervescence artistique suite à l’arrivée d’un grand nombre d’artistes fuyant la guerre, dont Marcel Duchamp, Francis Picabia, Albert Gleizes et Jean Metzinger. Il se lie d’amitié avec Marcel Duchamp, avec lequel il partage son atelier de New York. Cette rencontre marque une rupture avec les œuvres de ses débuts et lui ouvre une nouvelle voie.

Il expose en 1916 à la Montross Gallery de New York avec Marcel Duchamp, Albert Gleizes, Jean Metzinger. Séparé de sa femme Yvonne, il rentre seul à Paris. Il y retrouve Suzanne Duchamp, sœur de son ami Marcel, alors infirmière à l’Hôpital des jeunes aveugles des Invalides. Il l’épouse en 1919.

En février 1919, c’est la période Dada : le dessin-damier mécanomorphe de Crotti sert de page de couverture du n°8 de la revue 391 de Picabia : il est alors parmi les plus importants artistes du mouvement Dada de Paris, au sein duquel il est très actif. Le 15 janvier 1921, Jean Crotti signe avec les autres artistes Dada le tract « DADA soulève tout ». Le but de cette manifestation est de se démarquer des innombrables mouvements qui se disent modernes, en particulier du futurisme.

Les années 1930-1950 sont une période d’expérimentation autour du verre et de la lumière. En février 1934, Crotti donne une conférence au Centre d’études des problèmes humains sur le thème « Formes et couleurs en mouvement ». Au cours de celle-ci, munie d’une lanterne magique, il projette sur un écran des matières translucides colorées. Cette expérience novatrice annonce celle du « gemmail », nouvelle technique de vitrail sans monture de plomb, dont il dépose le brevet.

En 1937, il présente « Les projections Kalocolor », dispositif de projections lumineuses, au travers de corps transparents et colorés, puis déformées par divers jeux de lentilles plus ou moins rapprochées selon le principe du zoom afin de créer un vitrail infini en perpétuelle mutation.

En 1949, avec le tableau Naissance d’un tourbillon, le rythme giratoire fait son apparition dans son œuvre. Il débute le cycle de sa peinture dite « Cosmique », qui reprend les thèmes déjà travaillés dans ses toiles de 1921 et 1922. Il est de plus en plus attiré par le mystère des astres et fasciné par la voûte céleste. Il l‘exprime en introduisant dans ses toiles des rythmes giratoires décrivant le mouvement des planètes autour de l’astre solaire.

Le 2 mars 1957, le décor en gemmail de la station de métro Franklin-Roosevelt à Paris est inauguré. Il s’y trouve encore aujourd’hui.

Le couple Duchamp-Crotti passera plusieurs séjours d'été à La Cadière à l'invitation de Christian d'Espic.

Jean Crotti s’éteint à Paris le 30 janvier 1958. Il repose au cimetière Saint-Léonard de Fribourg (Suisse).

(texte association Duchamp Villon Crotti)

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Jean Crotti peignant - vers 1916

(coll. association Duchamp Villon Crotti)

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Si oui ou si non - 1915 - huile sur toile

(Musée d'Art et d'Histoire, Fribourg, Suisse)

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Les forces mécaniques de l'amour en mouvement - 1916 - fixé sous verre

(coll. association Duchamp Villon Crotti)

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Portrait d'Edison - 1920 - gouache et aquarelle sur papier

(Tate Modern, London)

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